A l'occasion de la parution du numéro 2 de la newsletter Trackers by Capital (dite aussi Capital Trackers), Jean-David Haddad, co-auteur de cette newsletter pour ses compétences uniques d'économiste et de sociologue, interviewe les deux autres auteurs que sont Nicolas Gallant et Thomas Andrieu.
L'interview suivante est le verbatim de l'interview vidéo :
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La newsletter est à retrouver ici :
www.trackers.capital.fr
Introduction de Jean-David HADDAD
Je vous présente à mes côtés Thomas Andrieu et Nicolas Gallant.
Nicolas Gallant est journaliste chez Capital, c’est le créateur de la lettre « Momentum », dont il va nous dire quelques mots, qui est une newsletter quotidienne. Il est spécialisé en analyse technique, c’est le spécialiste en France des figures chartistes, il a d’ailleurs publié un livre remarquable à ce sujet chez JDH Éditions, Les figures chartistes de l’analyse technique.
Thomas Andrieu, que tout le monde connaît aujourd’hui, qui n’a que 22 ans – bientôt, je finirai par ne plus mettre le « que » puisqu’à un moment donné, il va rentrer dans des âges qui sont tout à fait normaux par rapport à l’exposition médiatique qu’est la sienne, mais on peut encore dire qu’il est très jeune et qu’il a commencé à écrire son premier livre sur les cycles économiques quand il avait 16 ans ; c’est un véritable passionné. Il a écrit 6 livres, et aujourd’hui il collabore à cette lettre qu’est « Capital Trackers ».
J’ai proposé à Capital, donc à Prisma Média, de réaliser une lettre sur les ETF parce que c’est un sujet qui est vraiment à la mode, et qu’aujourd’hui beaucoup de gens investissent sur les ETF plutôt que sur les actions, en particulier la clientèle la plus jeune, d’ailleurs.
Investir sur un ETF, quelque part, c’est investir sur un thème, et pas juste sur un secteur ou un pays. Il y a des ETF à peu près sur tout aujourd’hui, et moi, j’envisage les ETF comme des faits sociaux – on en reparlera après.
Interview
Jean-David Haddad : Nicolas, peux-tu nous en dire un peu plus sur la lettre « Momentum » que tu animes quotidiennement, sur Capital, ainsi que sur cette lettre que nous faisons ensemble, « Capital Trackers », ta vision, etc. ?
Nicolas Gallant : « Momentum » est une lettre boursière basée sur l’analyse technique et financière. L’analyse technique permet d’énoncer des tendances à court terme ou à moyen terme sur les actions ou les métaux précieux, par exemple.
Jean-David Haddad : « Momentum », c’est les actions ou les indices, ou tout ?
Nicolas Gallant : Eh bien pour chaque édition, on fait l’analyse technique du CAC 40 et de plusieurs actions, essentiellement des valeurs du CAC 40, et ce tous les jours. Puis on complète avec de l’analyse financière, c’est-à-dire l’analyse des comptes et des sociétés cotés, leurs perspectives, leurs stratégies, l’actualité marquante, et puis si l’action est sous-valorisée ou surévaluée par rapport au cours de Bourse actuel.
Jean-David Haddad : Très bien. Quelques mots sur « Capital Trackers ? Je rappelle qu’il s’agit de la nouvelle newsletter du magazine en ligne Capital, avec Jean-David Haddad, votre serviteur, ainsi que Nicolas Gallant et Thomas Andrieu.
Nicolas Gallant : C’est une lettre qui va traiter de billets d’investissement à moyen terme sur des thématiques qui peuvent être marché-action-pays, marché-action-secteur, mais au-delà de cela, ça peut aussi être une thématique plus précise, peut-être plus restreinte qu’un secteur parfois, et l’avantage des ETF par rapport aux SICAV et aux autres OPCM, c’est qu’on va avoir des frais bien plus réduits.
Jean-David Haddad : Parlons-en des frais. Quels sont les frais sur des ETF en moyenne ?
Nicolas Gallant : Sur les ETF, je dirais que les frais sont en moyenne entre 0,2 et 0,9 %, alors que sur des fonds classiques, les OPCM et les SICAV, les frais de gestion annuelle sont plutôt autour des 2 %, sans parler des frais d’entrée.
Jean-David Haddad : Mais ce qui est assez extraordinaire, et c’est ce qui fait le succès des ETF, c’est que les gens voient ça comme des actions et pas comme des fonds, ils les manipulent comme des actions : ils les achètent, ils les vendent… Tu es d’accord avec ça, Thomas ?
Thomas Andrieu : Exactement, surtout que la définition d’un ETF, c’est Exchange-Traded Fund, c’est-à-dire un fonds coté qu’on s’échange, donc ça reste un fonds mais qui est en train de révolutionner le paysage financier.
Jean-David Haddad : C’est ça, il n’y a pas la lourdeur traditionnelle où il faut voir son banquier, lui dire « je veux acheter tel fonds », « ah mais il y a 3 % de droit d’entrée, plus 2 % de frais de gestion ». Les ETF, c’est beaucoup plus léger, ça fonctionne comme des actions, mais ça reste des fonds. Il faut bien se le dire : ça reste des fonds. Ce ne sont pas des produits dérivés, ça n’a rien à voir, car beaucoup de gens font l’amalgame. Il y a tellement de sigles : ETF, CFD… Ils font l’amalgame avec des produits qui n’ont parfois rien à voir. Vous êtes d’accord, tous les deux ?
Thomas Andrieu : Exactement, et c’est un produit qui permet l’agilité, ce qui n’était pas le cas il y a encore quelques dizaines d’années, l’agilité en portefeuille : des fois, on peut accéder à des titres avec des ETF auxquels on n’a même pas accès en achetant par exemple des obligations ou tout un tas d’actifs, donc ça permet une véritable agilité pour l’investisseur, pour le meilleur ou pour le pire, mais il faut savoir les manier, et je pense que c’est l’intérêt aussi pour l’investisseur d'avoir une stratégie dans l’approche de ces ETF.
Jean-David Haddad : Maintenant, j’en reviens à ce que je disais tout à l’heure : est-ce que vous êtes d’accord sur le fait qu’un ETF permet non seulement d’investir sur un secteur ou un pays, mais aussi sur un fait social, sur un phénomène social ? Par exemple, si je prends la défense européenne – on en parlait tout à l’heure, on disait ce qu’on va conseiller, un ETF sur la défense européenne, puis on s’est dit que ça avait bien monté et qu’il faudrait attendre que ça corrige un peu – c’est un phénomène social. Vous avez des sociétés qui n’ont pas annoncé de bénéfices surprenants ni rien du tout, qui sont passées de PER de 15, 18, à des PER de 30, en gros – je n’ai pas les chiffres en tête, mais des sociétés comme Thales par exemple – il n’y a rien eu comme avancée, c’est simplement qu’il y a eu un reclassement social de ces sociétés parce qu’elles deviennent très à la mode, parce qu’elles sont très recherchées, donc est-ce que vous êtes d’accord quand je dis que ça permet d’investir sur un phénomène social ?
Nicolas Gallant : Un autre exemple serait de miser sur le vieillissement de la population.
Jean-David Haddad : Tout à fait, exactement ! Thomas, qu’est-ce que tu en penses ?
Thomas Andrieu : On peut voir le fait qu’effectivement c’est lié à des modes qu’on a toujours connues en Bourse, mais il y a aussi le phénomène social de l’ETF lui-même je pense, qui peut entraîner, parce qu’en Bourse, les flux ETF génèrent de plus en plus de mouvements structurés sur le marché, c’est quelque chose qu’on ne connaissait pas ces dernières années. À chaque creux de marché, on se rend compte que les particuliers rachètent, notamment via des ETF, donc c’est devenu une composante de marché.
Jean-David Haddad : Oui, l’ETF régule les marchés quelque part, tout à fait. Et est-ce que vous pensez que les ETF vont prendre plus de vigueur dans les années qui viennent, que ça va encore plus se développer ?
Nicolas Gallant : Oui je pense, c’est une tendance lourde qui est installée depuis bien 10, 15, 20 ans, et ça gagne en popularité vis-à-vis du grand public.
Jean-David Haddad : Thomas, tu es d’accord avec ça ?
Thomas Andrieu : Alors, effectivement, ça s’est bien développé, mais je pense que la limite va arriver au moment où, quand tout le monde aura son ETF, qu’est-ce qu’il se passe ? Je pense qu’il y a vraiment une logique de tous les fonds se reconvertissent en ETF, à ce moment ce serait plus un changement de paperasse, si je puis dire, que d’allocation, mais ça permet peut-être aussi à plus d’investisseurs d’accéder au marché, donc je pense que tant qu’il y a des générations entières qui vont accéder au marché, ça permettra l’accroissement des ETF.
Jean-David Haddad : Très bien. En tout cas, nous travaillons tous les trois sur cette newsletter qui est « Capital Trackers », on sélectionne tous les trois les ETF, on se réunit, on discute par un groupe WhatsApp pour sélectionner l’ETF. Ensuite, je fais moi-même l’introduction, j’amène le sujet, je montre pourquoi cet ETF est intéressant – comme vous le savez, ma spécificité est d’être à la fois économiste et sociologue, d’avoir une agrégation de sciences économiques et sociales, ce sont les deux matières que j’enseigne depuis 30 ans, l’économie et la sociologie, je groupe donc les deux pour arriver à un thème, à un sujet sur lequel on va investir. Ensuite, je passe le relais à Thomas qui nous explique un peu le positionnement dans le cycle économique, puisqu’il est spécialiste des cycles économiques, mais au-delà de ça, il parle aussi de la macroéconomie sur sa partie, n’est-ce pas ?
Thomas Andrieu : Exactement, c’est vraiment une approche plus globale, et avec les cycles, on optimise significativement les points d'entrée dans le long terme, et l'ETF, c’est très utile pour ça, ça permet de réallouer facilement son portefeuille sans avoir à vendre 30 actions en portefeuille, etc. Donc c’est effectivement l’idéal dans une stratégie de long terme, c’est bien d’avoir une approche économique parce qu’on a une stratégie aujourd’hui, on anticipe les tarifs de Trump, mais est-ce que finalement ce n’est pas juste un mirage pour quelques mois, est-ce que le risque n’est pas peut-être plus loin, etc., pour parler du contexte actuel. Cette approche macroéconomique, elle est essentielle.
Jean-David Haddad : Et ensuite, c’est Nicolas qui fait une analyse technique, comme il le fait sur « Momentum » et chez Capital, c’est sa spécialité.
Nicolas Gallant : Oui c’est une analyse technique à horizon moyen terme, et je donne aussi le court terme pour ceux qui veulent optimiser le point d’entrée.
Jean-David Haddad : Et ensuite, je réinterviens pour présenter l’ETF en question, et au fur et à mesure, nous aurons beaucoup d’ETF à suivre, donc il y aura un suivi. Thomas, qui est quand même beaucoup plus accès sur les statistiques, nous parlera un peu du bêta et autres, que vous verrez apparaître progressivement dans la newsletter. La newsletter est donc lancée, le n°1 a commencé le 6 mai. Voici les infos à retenir : « Capital Trackers », qui sortira le 1er et le 3e mardi du mois, avec FranceBourse.com, avec Jean-David Haddad, accompagné de Nicolas Gallant et Thomas Andrieu. Abonnez-vous, vous ne le regretterez pas ! Et il n’y a pas d’équivalent sur le marché, ça n’existe pas, mais d’autres vont nous copier, c’est obligé…
Je vous dis à très bientôt.