Interview de Stephan Francais, PDG de METAVISIO - THOMSON COMPUTING
Article du 31/08/2023
Stephan Français est un entrepreneur... français bien entendu... qui fait parler de lui depuis sa reprise de la marque Thomson.
Il s'exprime au micro de Jean-David Haddad en exclusivité pour les lecteurs de Francebourse.com
JDH : Monsieur Francais, bonjour! Serait-il possible de nous parler un peu de Metavisio, de l’utilisation du nom Thomson, car les clients ne comprennent pas forcément toujours très bien ce qu’est devenue la société Thomson : quel rapport avec Metavisio ? Comment avez-vous organisé tout cela ?
Stephan Francais : Mon idée principale, après avoir fait 10 ans dans une société bien connue qui était Surcouf, en tant que directeur à charge, c’était de relancer une marque en informatique européenne, une marque française évidemment. Donc le concept, c’était de mettre la meilleure technologie au meilleur prix, associée à une grande marque française. Je suis donc allé voir à l’époque Technicolor, qui possédait la marque Thomson, et à ce moment-là, en 2013, je les ai convaincus que je pouvais, moi, relancer une marque française européenne en informatique. J’ai donc signé un contrat de licence qui était de 3 ans renouvelable, et qui est maintenant de 15 années renouvelable, puisque j’ai fait mes preuves, et donc je possède cette marque-là avec la possibilité en bourse de l’utiliser en nom commercial, Thomson Computing, et donc c’est pour cette raison que ma société s’appelle Metavisio-Thomson Computing.
-Donc aujourd’hui, on peut dire que vous êtes le PDG de Thomson Computing ?
-Je suis en effet complètement PDG de Thomson Computing.
En bourse, le titre valait beaucoup plus qu’aujourd’hui ; aujourd’hui, il vaut moins d’un euro, c’est une penny stock ; comment interprétez-vous cela et qu’en pensez-vous ?
-Il faut savoir que jusqu’en 2021, malgré le Covid, on a eu une progression fulgurante, avec des EBITDA à 10, 12, 14%, et donc une réussite de société rare, puisqu’on a commencé avec 30 000 euros, et aujourd’hui nous avons 9 millions de fonds propres, et donc ça a été une euphorie pour la société ; et en 2022, on a un président russe qui déclare la guerre à l’Ukraine, une crispation de l’ensemble du monde, et surtout une inversion du dollar ; à l’époque, je vous le rappelle, il fallait 1,20 dollar pour avoir 1 euro, et en quelques semaines, on s’est retrouvé à 0,90. Donc cela veut dire que quand moi, j’avais mes commandes pour 6 mois ou l’année, quand j’achetais en dollars et que je vendais en euros, puisque mes principaux clients et pays étaient européens, comme j’avais toute la distribution européenne, j’ai fait un record sur les 6 premiers mois de l’année 2022 : il faut savoir que l’informatique, c’est à peu près 20% des ventes pour le premier semestre, 80% pour le deuxième. Pourquoi ? Parce que vous avez les soldes de juillet, vous avez au mois d’août Back to School que vous livrez, Back to University en septembre, Black Friday en novembre, Noël en décembre, et les soldes de janvier que vous livrez en décembre, cela représente 80% du chiffre. Donc j’avais annoncé 80 millions d’euros, et j’ai fait 21 millions au premier semestre ; j’étais même parti pour faire 100 millions. La hausse du dollar a pris beaucoup plus d’importance, avec les ventes d’armement, etc., et a fait qu’à chaque fois que je livrais, je perdais de l’argent, donc j’ai beaucoup moins livré au deuxième semestre, j’ai inversé la tendance : on n’a livré que 9 millions sur des commandes qu’on a évidemment fait reprendre par nos clients plus cher, et on a effectivement traversé une année 2022 très compliquée.
-Comment s'annonce 2023?
-2023, c’est différent : on a ouvert 28 pays cette année – plus que les années passées – donc des pays qui travaillent en dollar, on ne voulait plus être dépendant de ces taux de changes, et également, c’est vrai que Thomson a un très beau succès en France, on a aujourd’hui toutes les enseignes de France qui passent commande d’ordinateurs Thomson, et on a ouvert évidemment de gros pays comme l’Inde, qui a été ouvert officiellement hier puisqu’on a eu le référencement technologique par le gouvernement indien, donc maintenant nous avons le droit à la fois de répondre au marché public et de pouvoir vendre en privé ou sur les marchés gouvernementaux en Inde, et on a ouvert plein de pays comme la Hongrie, l’Ukraine bien sûr avec des PC durcis, renforcés, et des nouvelles technologies d’effacement de données, avec une société française avec qui on a un partenariat. Nous avons donc un gros développement sur l’année 2023, et on est côté en bourse depuis 2021.
-Concernant l’objectif des 100 millions de chiffre d’affaires, qui n’a pas pu être réalisé en 2022, l’avez-vous toujours en tête et pour quelle année ?
-On a prévu 80 millions cette année, et honnêtement, on fera beaucoup plus que 100 millions l’année prochaine.
-Quel EBITDA espérez-vous ?
-On vise un EBITDA à 14%, ce qui est énorme.
-Avec un résultat net positif ?
-Largement. Nous avons toujours été en résultat net positif, sauf évidemment l’année 2022, parce qu’on s’est nous-mêmes freinés sur les livraisons, et le change euro/dollar s’étant inversé, c’était impossible de finir en positif.