Interview du PDG de TME PHARMA, Aram Mangasarian, réalisée par Jean-David Haddad, Rédacteur en chef de Francebourse.com
JDH : Mr Mangasarian bonjour. Vous êtes à la tête de la biotech TME Pharma, autrefois nommée Noxxon. Pourquoi ce changement de nom?
Aram Mangasarian : Ce changement de nom c'est pour mieux décrire ce que nous faisons. Noxxon était basé sur une plateforme technologique pour découvrir les médicaments et TME est basée sur des traitements qu'on utilise car on a découvert que les cibles qu'on avait choisies sont bien adaptées pour traiter les cancers.
JDH : Aujourd'hui, vous proposez donc de vrais traitements pour les cancers?
-C'est bien cela et nos essais cliniques sont focalisés sur des cancers où il n'y a pas de traitement comme celui du cerveau, le glioblastome. Par exemple le NOX-A-12 peut traiter ce cancer. Ce que nous avons publié, c'est que lorsqu'on combine le NOX-A-12 avec la radiothérapie standard, ainsi qu'avec une molécule, le Bevacizumab, on arrive à avoir 83% de survie au-delà de 15 mois. Le premier patient traité est sous traitement depuis plus de 18 mois et dans un bon état clinique au point de pouvoir continuer à gérer son entreprise familiale!
JDH : J'ai entendu dire que vous êtes aussi sur le "terriblissime" cancer qui fait le plus peur, celui du pancréas
-Nous avons fait un essai clinique avec un géant américain du secteur qui nous a fourni un anticorps pour le combiner avec le NOX-A-12. Les résultats sont intéressants pour un essai clinique de phase 2. On vient d'avoir l'approbation de la FDA pour démarrer aux USA. Mais nous n'allons pas démarrer car nous ne pouvons pas tout faire en même temps et avons mis la priorité sur le cancer du cerveau. Et nous avons besoin de financements pour la prochaine étape.
JDH : Vous êtes à quelle phase pour le cancer du cerveau?
-Phase 1/2 qui teste à la fois la sécurité et l’efficacité du médicament
JDH : Aujourd'hui où en êtes-vous au niveau du financement?
-Nous avons du cash pour aller jusqu'à la fin d'année. Mais nous devons chercher des investisseurs pour nous accompagner afin d'avoir des données plus matures de l’essai en cours et pour trouver des partenaires industriels ou des investisseurs pour financer les prochains essais cliniques.
JDH : Question boursière : est-ce que les cours des biotechs qui se sont effondrés vous pénalisent pour trouver des fonds?
-Bien sur, d'autant que ça rend plus dilutif chaque financement.
JDH : Aujourd'hui, les fonds, vous les trouvez en France ou ailleurs?
-Nous arrivons à les trouver en Europe. Récemment nous avons levé 2M€. Et avons gelé des OC (obligations convertibles) qui restaient.
JDH : Quand espérez-vous une mise sur le marché? 2025?
-Non... Ce sera plus long... Car il faut réaliser un essai clinique plus long qui prendra au moins trois ans.
JDH : Si je dis 2027/28 pour le cancer du cerveau et 2030 pour le pancréas, cela vous semble-t-il tenable?
-Oui, c'est plausible sous réserve de trouver régulièrement des financements.
JDH : Combien? Pouvez-vous quantifier les besoins depuis maintenant jusqu'à la mise sur le marché?
-Un grand chiffre... Le prochain essai clinique dans la cancer du cerveau nécessite 25M€.
JDH : Merci de cette interview et nous vous souhaitons le meilleur car votre entreprise est de salut public!