Je voudrais faire un point et un tour d'horizons sur le secteur automobile, dont les titres cotés en bourse les plus représentatifs avaient flambé en 2023 et début 2024 et qui corrige assez fortement depuis le mois d'avril, comme on peut le voir sur le graphique suivant représentant l'indice européen de ce secteur :
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Ce qui ma motivé à faire ce point, c'est l'étude détaillée de Stellantis parue dans notre lettre "PEPITES DU RENDEMENT" du 1er juillet (en vente unitaire ici :
www.francebourse.com#publication).
D'ailleurs vous trouverez en ligne ce matin une analyse fondamentale et une analyse technique de Stellantis :
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Dans les années 2000 et même 2010, ce secteur était considéré comme cyclique. Il montait quand la croissance accélérait et baissait quand la croissance ralentissait.
Mais les choses se sont compliquées depuis la fin des années 2010.
Il y a eu le début de la transition énergétique, avec des incertitudes sur l'avenir de la voiture telle que nous la connaissions jusque-là et sur la manière dont les constructeurs allaient s'adapter face à des entreprises comme Tesla.
Puis il y a eu le COVID avec un effondrement des ventes automobiles, et des titres du secteur.
S'en est suivie une période de rebond, et de déploiement de nouveaux modèles électriques. Le secteur a été chamboulé, avec aussi l'essor de la location longue durée. Aujourd'hui la plupart des gens louent plus qu'ils n'achètent. Ce qui n'empêche pas les constructeurs de produire. Pendant un temps, le marché de l'occasion a explosé, et aujourd'hui encore, et probablement demain, avec la perspective de l'arrêt des voitures thermiques en Europe en 2035, le marché de l'occasion se tient bien.
Avec les nouveaux modèles, les contrats de location, le fait que les gens changent de plus en plus souvent leurs voitures, les chiffres d'affaires ont souvent explosé, les marges ont suivi inégalitairement d'un constructeur à l'autre, et la guerre économique pour les parts de marché est plus féroce que jamais, alors que le luxe automobile séduit une élite millionnaire de plus en plus nombreuse. Par ailleurs la sophistication automobile croissante entraine forcément des scandales qui coutent cher. On a vu le scandale sur Volkswagen en 2016 et récemment celui des airbags sur Stellantis.
Mais, le plus paradoxal, et c'est le point central de cette étude, c'est que les chiffres d'affaires et les bénéfices ont certes augmenté, mais les cours de bourse, bien qu'ayant flambé en 2023, n'ont pas suivi la croissance des principaux constructeurs. Ainsi les PER du secteur, qui ont toujours été bas, sont aujourd'hui TRES bas, souvent entre 3 et 4 (Renault, Stellantis, Volkswagen) tandis que pour des maisons plus prestigieuses comme Mercedes ou BMW, ils tournent entre 5 et 6 quand ils valaient 12 à 15 il y a 10 ans.
Ainsi, le secteur automobile devient bien souvent un secteur de RENDEMENT. C'est le rendement, souvent très élevé (supérieur à 6% brut, avec une récurrence forte) qui crée un plancher pour les titres en question.
Les valeurs des grands constructeurs ne sont plus vraiment des cycliques mais des titres de rendement. Alors que des Tesla caracolent à des PER affolants. Et à côté, en marge, il y a un tas d'acteurs, petits et grands, hier appelés équipementiers mais aujourdhui appelés "acteurs de la mobilité"... Sans oublier les loueurs professionnels.
Au milieu de tout cela, quels titres privilégier aujourd'hui? Et dans quels buts? Rendement? Croissance? Spéculation?
Voici nos choix sur le marché français, donc pour un PEA, après une période de baisse sectorielle amplifiée par l'épisode politique que nous vivons :
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